samedi 16 avril 2011

Du désert à l'altiplano : Bienvenido en Bolivia

Le matin du départ pour le sud Lipez, on se réveille avec le sourire. Depuis le temps qu'on entend parler de cette région, cette fois, ça y est, on y est  !!! On a rendez-vous tôt à la sortie du village pour retrouver notre guide et découvrir les 4 autres personnes qui ont loué le même véhicule. Sur place on a le plaisir d'apprendre que les organisateurs locaux se sont plantés et que il y a 2 personnes de trop. Comme paraît-il, nous avons réservé en dernier, nous sommes désignés volontaires pour attendre jusqu'au lendemain. Sur le coup on a un peu les boules de s'être levé si tôt et d'avoir fait nos sacs pour rien. On est aussi déçu de laisser les personnes avec qui nous aurions dû prendre le véhicule car on avait déjà bien sympathisé. La journée supplémentaire à San Pedro, n'aura pas été perdue. Un joli tour en vélo et une rencontre sympathique avec deux autres voyageurs à l'auberge qui nous conduira à boire des bières et à se faire inviter pour une fête sauvage au milieu du désert. Le lendemain, on se relève tôt mais aïe... cette fois la nuit a été beaucoup trop courte... on refait le sac, cette fois en oubliant quelques affaires... et on se rend à la sortie du village. Ouf, cette fois tout est en ordre et on embarque avec Nathalie, Noémie, Ko, Annelies et un petit mal de tête.

Passage de la douane entre le Chili et la Bolivie


Les paysages sont incroyables, on a l'impression d'être seul. On ne croise quasiment pas d'autre véhicule sur ces routes en terre qui sillonnent des plateaux lunaires. Notre guide Dionicio est très patient et très serviable. Il s'arrête à chaque fois qu'on le lui demande. En plus il est le premier bolivien avec qui j'ai le plaisir de parler et je me rends compte que tout est plus facile avec lui. Contrairement aux chiliens et aux argentins, les boliviens parlent un très bon castillano, l'espagnol sans accent ou sans bouffer la fin des mots.


Faire la fête avant de partir pour le sud Lipez est une bien mauvaise idée nous avait-on dit. En effet, on roule toute la journée entre 3500 et 5400 environs. Heureusement notre guide à prévu de la coca pour me débarrasser de ce petit mal de tête.

La laguna blanca
La laguna colorada
Flamant rose sur la laguna colorada
C'est dans ce refuge où l'on passe la nuit à 4800 mètres. Le mélange de fatigue, vin rouge et l'altitude fait que la soirée est placée sous le signe du fou-rire. Le jeu de mime y aussi pour beaucoup. On passera globalement une bonne nuit malgré l'altitude. Il y a juste Ko qui s'est mis à signer du nez mais rien de bien méchant.


Le lendemain on repart tôt pour traverser des plateaux désertiques entourés de montagnes et admirer des rochers sculptés par le vent.

L'arbre de pierre
Marcher sur la lune, ça c'est fait.

A part les flamants roses, on croise également des renards curieux et aussi les différents camélidés andins : vigognes, alpagas, guanacos et lamas.



Pour la deuxième nuit, nous arrivons dans la ville d'Uyuni où notre guide nous invite dans sa maison pour le repas du soir. On mange dans une pièce qui fait également épicerie la journée. Sa femme est sympathique et nous sert de bons petits plats typiques.




Le lendemain, on se lève aux aurores pour aller admirer le lever de soleil sur le salar d'Uyuni. On y restera ensuite des heures à halluciner devant ce paysage vraiment unique et à faire d'innombrables photos :




Pendant l'été australe, il pleut souvent dans cette région, cette année en avril, l'eau sur le salar ne s'est pas encore complètement évaporée. les 2 ou 3 cm d'eau par endroit nous donne l'impression de marcher sur un miroir géant.




Les alentours d'Uyuni sont arides et assez pollués par les sacs plastiques transportés par le vent. Avant de retourner en ville, on s'arrête dans un cimetière de train. Encore un lieu magique et propice aux photos




Ce dernier jour dans le sud Lipez, marque également la fin du voyage en compagnie de Vincent qui repart en direction du Chile. Quant aux autres, je partage encore un dernier petit-déjeuner avec eux à Uyuni et nous prenons ensuite le même bus qui me déposera à Potosi et qui les emmènera à Sucre. Ces 3 jours ont été intenses et l'ambiance entre nous a été excellente. Depuis ce voyage j'ai d'ailleurs eu la chance de revoir Vincent, Nathalie et Noémie le temps d'un week-end à Paris.

lundi 11 avril 2011

De vuelta a Chile

San Pedro de Atacama

Le bus qui nous emmène à San Pedro de Atacama part tôt le matin. Il reprend un bout la route qu'on avait prise pour remonter la Quebrada ainsi que la route qui mène au col dont on avait tenté l'ascension la veille. On se rend compte d'ailleurs qu'on n'était vraiment pas loin du sommet. Les paysage que nous retrouvons de l'autre côté sont magnifiques et sont un aperçu de se qu'il nous attendra plus tard.



En arrivant à San Pedro, les modalités douanières sont vite expédiés et je me rends compte au passage que c'est la troisième fois que j'entre sur le territoire du chili depuis le début de l'année.

San Pedro de Atacama
Un matin, après une soirée qui s'est prolongée un peu trop tard, avec Vincent on se décide pour louer des vélos. On nous remet une carte, mal imprimée, où est dessiné un circuit dans le désert qui commence aux portes de la ville. Bien que le désert d'Atacama soit le plus aride du monde, lorsqu'on s'élance sur nos vélos et qu'on se rend compte que nous avons oublié de prendre à boire, on se dit que pour un tour de 2 ou 3 heures maximum on arrivera à s'en passer.


Malheureusement cette fichue carte, on y comprend pas grand chose, elle n'est vraiment pas très lisible. Du coup, on voit plus de trace de vélo sur le sol et le chemin devient de moins en moins clair. Lorsqu'on arrive à la photo ci-dessous, on porte nos vélo et on entame une descente qui devient de plus en plus difficile et surtout improbable. C'est sûr on s'est perdu. Mais depuis combien de temps s'est on trompé de chemin ? On commence a regretter notre décision concernant l'eau. Il fait soif... que fait-on ? on essaie de revenir sur nos traces ? Ca fait un bout quand même...


Finalement, en revenant sur nos traces on aperçoit un cairn (tas de pierre fait par l'homme) au loin, on décide de s'en rapprocher. Et depuis ce point de vue, on est soulagé de repérer une autre piste avec des traces de vélo.

En fin de journée, on décide de ressortir de village et de grimper sur une petite colline dans les alentours pour admirer la vue. On reste jusqu'à la tombée de la nuit à s'en mettre plein les yeux, le paysage est lunaire et unique.




On se réjouit de grimper encore plus en direction du sud Lipez bolivien.

jeudi 7 avril 2011

El norte

Iguazu

On m'avait dit que les chutes d'Iguazu étaient un des "must see" en Argentine. On arrivant à la ville de Puerto Iguazu, ce qui me frappe, c'est qu'en quelques heures de bus depuis Buenos Aires, le climat a totalement changé, il est devenu tropical. Toute est vert, il fait plus chaud et il y a beaucoup d'humidité. La ville a un certain charme avec sa végétation envahissante et ses routes brunies par les flots de boues que doivent provoquer les averses dans cette région.


En me rendant aux chutes le lendemain matin, je me retrouve au milieu d'un flot de touristes. On traverse un bout du parc à bord d'un petit train... plus tou-tou tu meurs.. j'ai plus trop l'habitude de ce genre d'ambiance et ça me plait moyen. Mais ce sentiment est très vite oublié lorsque j'aperçois enfin la première de ces fameuses cascades. Voici quelques chiffres pour se rendre compte de la grandeur des lieux : 275 cascades sur un front de 3 km, la plus haute, la gargantta del diablo (la gorge du diable), atteint 90 mètres. Chaque seconde, 6 millions de litres d'eau est déversé par l'ensemble des cascades. Le spectacle est époustouflant, arrivant aux premières heures le matin, je ne verrai pas passer les heures jusqu'à la fermeture du parc en fin de journée.

Je suis hypnotisé par la beauté du spectacle, le grondement de l'eau, la végétation luxuriante et les nombreux papillons colorés qui viennent se poser sur moi. J'ai également le plaisir de faire la rencontre d'un coati (famille du raton laveur), ils sont assez nombreux et sont surnommés les voleurs d'Iguazu. Ils n'hésite pas à fouiller les sacs, les poubelles et à venir vérifier de près si vous n'êtes pas en train de manger quelque chose d'intéressant.



Corrientes

Pour se rendre d'Iguazu à Salta, il faut "juste" traverser l'argentine en largeur. Comme étape intermédiaire, j'ai hésité entre une escapade à Asuncion au Paraguay ou une ville peu citée dans les guides : Corrientes. J'ai finalement penché pour la deuxième option. Ainsi c'est aux aurores, que le bus me dépose dans cette ville. Je prends un taxi pour rejoindre une auberge repérée sur le net et j'arrive devant une porte fermée et à laquelle personne ne répond lorsque je frappe. J'attends une heure dans la ruelle qui commence à se réveiller. Des maçons arrivent pour rénover l'immeuble d'en face, des gens passent et me dévisagent. Il faut dire qu'avec mon grand sac à dos je ne passe pas inaperçu. Je suis fatigué et commence à devenir un peu parano, je sens un peu trop de regard sur moi. Soudain, un homme qui m'observait s'approche et me demande ce que je cherche. Je lui dit le nom de l'hôtel et il s'avère que je me suis juste trompé de maison... j'ai vraiment besoin de sommeil...
Cours intérieure de l'auberge qui fait office de salle à manger
Après une bonne sieste dans une des plus belles auberges rencontrées dans mes voyages, je pars à la découverte de cette ville. Certains bâtiments de l'époque coloniale sont superbement bien conservés et l'ambiance est paisible dans cette ville d'environ 330'000 habitants.



La ville est bordée au nord et à l'ouest par le Rio Panara, un large fleuve au bord duquel les habitants aiment venir en fin de journée pour s'y détendre en buvant du maté ou en pêchant. J'ai eu l'occasion d'assister à deux magnifiques coucher de soleil.



Apprenant que la ville possède un musée d'histoire, je décide de m'y rendre un matin. Lorsque j'arrive, l'endroit me paraît désert, j'entre et j'arrive dans une grand cours intérieure où j'entends des gens bavarder. Lorsqu'ils me voient, ils ont vraiment l'air surpris de voir un visiteur. Ils m’accueillent avec un grand sourire et me demande d'où je viens. Je réponds "Soy de Suiza" et ils me demandent comment cela se fait-il que je ne suis pas blond. D'abord surpris, je comprends ensuite qu'ils ont confondu avec la Suède qui se dit Suecia. Une des hommes se propose ensuite de me faire visiter. Il prend son gros trousseau de clés et m'ouvre une à une les différentes salles du musée qui contient énormément de tenues, de documents, de peintures et d'objets de l'époque coloniale. J'essaie de m'y intéresser mais c'est pas facile, mon guide n'arrête pas de me poser des questions sur l'Europe et de me raconter des histoires de sa ville. Mais je prends beaucoup de plaisir à l'écouter et à pratiquer mon espagnol qui je m'en rends compte, s'est bien amélioré.

Salta

En arrivant dans cette ville je constate qu'elle mérite son petit nom de Salta la linda (Salta la belle). L'architecture coloniale de son centre est bien mis en valeur et attire énormément de visiteurs. 



A l'auberge je rencontre Vincent, un parisien avec qui nous décidons de nous rendre ensemble à Jujuy en bus pour ensuite y louer une voiture et parcourir la Quebrada de Humahuaca, un profond canyon aux versants colorés et parsemé de paisibles petits villages. Dans le bus qui nous emmène à Jujuy nous faisons la connaissance de un local qui nous propose de mâcher de la coca. Les fameuses feuilles, consommées de manière traditionnel par les peuples andins et dont on extrait aussi la cocaïne. 

Jujuy et la Quebrada

En arrivant dans cette localité, je constater qu'il reste encore une région où les habitants sont typés contrairement aux autres régions d'Argentine que j'ai visité. En effet, l'arrivée des européens dans ce pays a rimé avec la disparition massive des peuples autochtones (indiens). Après une visite de la ville et bon "asado" (grillade) le soir à l'auberge, nous partons avec un troisième larron rencontré la veille, pour la Quebrada à bord d'une voiture de location. Conduire à travers la Quebrada est un vrai plaisir. La route est en bon état et le paysage change constamment. Toutes les couleurs y passent. On s'arrête régulièrement pour admirer les créations de cette artiste qu'est la nature, pour regarder des chèvres qui escaladent des falaises, des champs de cactus, pour visiter de petits villages endormis ou encore des cimetières atypiques sur les collines qui surplombent ces localités.

Village de Purmamarca



Le soir on passe une excellente soirée dans le paisible village de Tilcara, un bon repas et du bon vin de Bariloche. Le lendemain on continue la ruta 9 jusqu'au village de Humahuaca, les petits villages que l'on croise, entourés de cactus, ont un air de far west. En début d'après-midi, on a également la surprise de voir débarquer des policiers sur des motocross. Ils viennent nous dire que boire de l'alcool dans la rue est interdit mais on s'en tire avec un simple avertissement et l'autorisation de finir notre bière.

On aurait bien voulu continuer cette route mais la voiture doit être rendue le lendemain matin à Jujuy. En redescendant, on décide de grimper au sommet d'un col situé à plus de 4500 mètres. On y arrivera jamais car la voiture se met soudainement à toussoter et à avancer avec de plus en plus de difficultés pour enfin caler. Impossible de redémarrer et aucune voiture à l'horizon, on en a croisé qu'une seule en montant. On est en fin d'après-midi et il fait de plus en plus frais. Au début on rigole mais plus les minutes passent plus on commence sérieusement à s'inquiéter. Surtout que nos connaissances en mécaniques se résument à vérifier l'huile et l'eau. Heureusement, après une bonne heure stressante, une voiture nous rejoins et semble n'avoir aucun problème. L'homme s'arrête et devine rapidement quel est notre problème. Et oui, en altitude la combustion se fait plus difficilement étant donné que la pression de l'air est plus faible et qu'il y a moins d'oxygène qui se mélange au carburant. Pour continuer, il faut effectuer un petit réglage. On renonce tout de même à poursuivre l'ascension de ce col et on retourne à Jujuy pour passer une dernière nuit en Argentine.