dimanche 27 mars 2011

Buenos Aires


Bienvenido a Buenos Aires

C'est aux alentours d'1h30 que je sors de l'aéroport de Buenos Aires. Tout ce que je sais, c'est qu'il vaut mieux ne pas se promener dans certains quartiers et que je n'ai nulle part où aller. Heureusement j'ai sympathisé un peu avec deux autres gringos dans l'avion et on décide de partager un taxi pour se diriger vers le centre. L'un deux est logé chez une de ses connaissances et l'autre a réservé dans une auberge qui est malheureusement complète. Pas trop le choix, je dois me fier au chauffeur de taxi qui me dit connaitre une adresse à 2 pas. Je m'attends un peu au pire et je me retrouve bientôt à sonner à la porte d'un immeuble vieillot dans une ruelle sombre et étroite. Il y a aussi deux clochards qui m'observent, l'air intrigué. Soudain une voix répond enfin au microphone et me demande qui est là. J'explique que je cherche une chambre et bonne nouvelle, ils ont de la place. Une fois à l'intérieur et en haut des escaliers en rénovation, je découvre une auberge de jeunesse pleine de charme avec un gars super serviable à l'accueil. Il s'avérera que je suis encore une fois vraiment bien tombé.


Comme je l'ai entendu plus d'une fois, Buenos Aires, n'est pas une ville qui se visite mais qui se vit et on y reste souvent plus longtemps que prévu. Avec les backpackers et certains locaux que je cotoie, notre rythme de vie est particulier. On se lève le matin vers 13h00 et on se couche rarement avant 5h00.

L'obelisque, plaza de la republica
Ce style de vie m'a permis d'assister à deux reprises au lever de drapeau devant la casa rosada (maison rose), l'équivalent de la maison blanche aux Etats-Unis.
La casa rosada
Los barrios

Chaque quartier de la ville a sa propre histoire et sa propre atmosphère. J'ai bien aimé visiter le cimetière de le quartier de la Recoleta, prendre l'apéro à Puerto Madero et j'ai apprécié l'architecture l'ambiance et les restaurants de San Telmo.
Cimetière de Recoleta
Puerto Madero
San Telmo
Le mythique quartier populaire de la Boca peut se visiter sans problème tant que l'on reste à l'intérieur d'une zone délimitée par des barrières et surveillée par des policiers qui vous déconseillent vivement d'essayer d'aller voir au delà de la zone touristique protégée. On en fait assez vite le tour, il y a quelques jolies maisons colorées mais on a un peu l'impression d'être dans un parc d'attraction.

Le dieu local

mercredi 23 mars 2011

Fin del mundo


2014, 3 ans plus tard, je me décide enfin à terminer le récit de ce fabuleux voyage... Je reviens souvent sur ce blog pour me remémorer toutes ces aventures et je suis chaque fois déçu de ne pas pouvoir revoir la fin du notre périple. En plus j'aimerais également rajouter les voyages que l'on a réalisés depuis.

J'en étais donc resté à Punta Arena au Chile, ville étape entre Puerto Natales et Ushuaia. Le trajet en bus pour Ushuaia me permet de tester mon nouvel appareil photo, j'essaie de capter l'étendu des paysages, l'horizon sans fin de ces grands espaces vides que j'apprécie tant. Mais je constate une nouvelle fois qu'une photo ne rend jamais la même impression qu'en vrai.


Le passage de la frontière est cette fois-ci plus long et plus munitieux que lorsqu'on avait traversé la frontière à pied pour arriver dans la région de los glacieres. L'attente devant le poste de garde permet d'observer l'horizon plat et le paysage désolé qui nous entourent et de se rendre compte qu'on y arrive à ce bout du monde.

C'est dans une petite auberge pleine de charme que l'on arrive avec Julien et Cindy. Ce sera notre QG pour organiser nos activités du bout du monde. Et oui, ici, chaque lieu, activité, objet ou animal peut être suivi de l'expression qualitative de "du bout du monde". Pour la petite histoire Ushuaia s'est proclamé ville la plus australe du monde. C'est ni complètement vrai ni complètement faux en fait. Un poil plus au sud, sur l'autre rive du canal Beagle on trouve les villages de Puerto Williams et Puerto Toro qui sont les 2 établissements humains permanent les plus australes. Les habitants d'Ushuaia jouent donc sur les mots, car c'est bien la "VILLE" la plus au sud.

Avant d'arriver dans cette ville mythique, j'avais entendu beaucoup de chose à son sujet. Certains en revenaient ravis et d'autres rempli de désillusions. Comme je ne savais pas trop à quoi m'attendre, je n'ai pas été déçu. Une atmosphère unique et une nature surprenante donne à cette région toute sa saveur. Je pensais y rester 2 ou 3 jours mais j'y ai finalement passé une dizaine de jours.



Entre les ballades en villes et ses alentours, l'excursion en bateau pour admirer la faune, la location d'une voiture pour explorer une partie de la terre de feu et une randonnée en forêt, on en a pris plein les yeux.

Parque nacional Tierra del fuego
On peut facilement rester des heures à observer les lions de mer et les pingouins. Surtout les pingouins avec leur démarche maladroite et leurs attitudes comiques sur terre qui contrastent avec leur grande agilité et vivacité dans l'eau.
Colonie de manchots avec un pingouin antarctique aux pattes oranges
Peu importe la météo, il y règne toujours une drôle d'atmosphère en terre de feu :


Une épave rencontré par hasard

A la fin de cette semaine au bout du monde, dans un bar, alors qu'on attendait notre loueur de voiture pour lui rendre les clés, on est tombé sur un couple de Haut-Valaisans. La joie de retrouver des gens du pays nous a conduit à une soirée mémorable jusqu'au bout de la nuit.


Cette soirée a également marqué la fin de la route avec Julien et Cindy. Ils se s'envoleront quelques jours avant moi pour terminer leur voyage à Buenos Aires. Depuis Puerto Varas au Chili, je n' avais plus voyagé seul. Le retour à la solitude est un sentiment assez étrange. Je reprends conscience du fait que je suis seul, loin de tout et je n'ai pas envie de rencontrer d'autres voyageurs dans l'immédiat.
C'est aussi ici, à l'aéroport du bout du monde où j'ai été contraint de me séparer de mon fidèle couteau suisse... j'ai oublié de le ranger dans le baguage destiné à la soute.. Je termine ce séjour austral en attendant mon vol qui prend du retard et en me rendant compte que je vais débarqué à Buenos Aires au beau milieu de la nuit sans avoir réservé une auberge...

mardi 22 mars 2011

En-ça en Amérique

Deux mois se sont déjà écoulés depuis mon arrivée sur le nouveau continent. Parti de Santiago, je suis arrivé il y a quelques jours à Ushaia et je me demande bien comment résumer toutes ces semaines passées entre Chili et l'Argentine.

Le premier jour :
Le 23 janvier a duré 40 heures (décalage horaire de -16h). C'est donc un peu déphasé que j'arrive à Santiago. Première constatation, c'est pas évident de demander son chemin. Personne ne parle anglais, c'est donc grâce au langage des signes et à un dialecte ispano-franco-italophone que je trouve enfin l'auberge que j'avais repérée sur Internet.

La première semaine :
J'avais prévu de passer que 2 ou 3 jours à Santiago, tout le monde me disait que cette ville n'a pas beaucoup d'attrait. Mais voilà, qu'est-ce qui fait qu'on aime ou pas une ville ? Indéniablement, l'endroit où l'en dort et les gens avec qui on partage ses journées influencent notre jugement. Une auberge géniale, les pensionnaires et le staff excellents, et voilà après une semaine de visite, barbecues, apéros et fiestas, je dois vraiment me forcer pour quitter ce lieu où j'aurai pu vivre 1 mois. Ah! et concernant la ville, sachez qu'elle recèle de petits trésors à découvrir.


Regresso a la escuela en Valparaiso :
A Valparaiso, c'est à la tombée de la nuit que j'arrive dans une auberge qui m'a été conseillée. Alors que je décide de me faire un pauvre plat de nouille, une mama chilienne m'interdit de manger cette mauvaise bouffe et m'invite à partager leur repas. Le ton de mon séjour est donné, je suis le seul pensionnaire non hispanophone. Pas le choix, il faut se mettre en mode espagnol mais à ma grande surprise, mes soirées à Santiago m'ont déjà apporté une base qui me permet de communiquer avec les autres viajeros. Lors des deux semaines qui suivent, une petite routine qui me plaît bien, s'installe. Le matin, j'ai plaisir de retrouver Natalia, ma prof d'espagnol, pour 3 heures de cours. L'après-midi, ballade dans les cerros aux maisons colorées ou dans les environs de la ville et le soir, je retrouve mes co-pensionnaires. Parmi eux, spécial dédicaces à Tiago et Oseias, 2 brésiliens qui m'ont donné envie de visiter leur pays, mais aussi à Julien et Cindy (qui voyagent 6 mois en Amérique du sud). Ex-camarade de classe à l'HEVs, nos chemins se sont écartés ces dernières années pour se recroiser au Chili ;)


La caretera australe, ruta 7
Après deux semaines à Valpo, j'ai de nouveau des fourmis dans le jambes, envie de découvrir de nouvelles régions. Direction le sud et Puerto Varas où je retiendrai une auberge (une de plus) vraiment bien, une journée canyoning exceptionnelle et un séjour sur l'île de Chiloé authentique. C'est aussi ici que je fais la connaissance de Jana et Lisa, 2 allemandes avec qui je ferai équipe pour descendre le long de la caretera australe. Pas évident de trouver des gens qui décident d'emprunter cette route, la plupart descendent en bateau ou par l'Argentine. En effet, la carretera australe, c'est une route non goudronnée, des petits villages endormies, des transports publiques très basiques (un bus pour jour et pas tous les jours), des possibilités de logement limitées, un climat humide et capricieux. Mais c'est surtout des paysages sauvages et majestueux, des habitants souriant qui vous saluent et qui prennent volontiers les voyageurs en auto-stop, un endroit qui n'a pas encore été défiguré par le tourisme de masse.


A Villa O'Higgins, la ruta 7 s'arrête. Le seul moyen de continuer est de se rendre en Argentine. Le passage de la frontière se fait en 2 jours: un premier bateau qui nous permet d'admirer le glacier O'Higgins,


puis une marche de 22 km à travers une forêt, un second bateau et enfin un bus qui nous emmène à El Chalten.


Ce village/ville construit en 1985 (plus jeune village d'argentine) ne cesse de se développer et a définitivement perdu son allure de village du bout du monde. Boutiques, bons restos, distributeurs, internet partout et riches touristes argentins. Cela dit, c'est toujours une excellent point d'accès au parc de los glaciares où l'on peut admirer le fameux Fitz Roy sous toutes ses coutures.


Torres del Paine
Je décide ensuite de ne pas aller voir le célèbrissime glacier du Perito Moreno à Calafate. Faut bien laisser des choses à voir pour mon prochain voyage dans le coin ;) Retour donc au Chili en compagnie de Lisa (On a perdu Jana en route). On se rend à Puerto Natales dans l'optique d'organiser un trek dans le parc Torres del Paine, terre sacrée de la randonnée. On arrive donc le soir dans une auberge de Puerto Natales et là surprise, je vois Julien et Cindy confortablement installés sur le canapé du salon. Le hasard fait bien les choses. On décide de faire ce trek tous ensemble et après une journée de préparation logistique, on part à l'aube en direction du parc. Pour faire bref, je vais résumer ces 5 jours par : 6 à 10 heures de marche par jour, beaucoup de café, un glacier gigantesque, spaghetti tomate, nuit courte et glaciale donc peu de sommeil, jolis lacs, forêts et points de vue, un ciel gris puis ensoleillé, polenta tomate, une magnifique vallée, un lever de soleil qui se mérite et qui fait oublier l'horrible nuit qui l'a précédée, un genou qui n'est plus tout jeune, bref presque que du bonheur.


Avant de se rendre en Terre de feu, on s'arrête à Punta Arenas, j'ai besoin de m'acheter un nouvel appareil photo. Et oui second vol (1er était un pick-pocket en Russie) en 9 mois de voyage, mon appareil s'est mystérieusement envolé pendant que je prenais mon petit-déjeuner à Puerto Natales. Pas grand chose à voir à Punta Arenas, je relèverai quand même la manifestation de 28 écolos au centre-ville (les pauvres), les jeunes recrues universitaires bizutés qui se baladaient avec du vomis sur la tête, des chiens qui manifestaient leur mépris envers les voitures en essayant de mordre les pneus, une soirée domino dans un vieux pub et le manteau ridicule que portait un des 2 caniches de notre auberge.

Voilà il ne me reste plus qu'à te féliciter si tu as réussi à lire ce long post et t'envoyer mes salutations les plus australes.